Publication

Les liens qui unissent l’Institut Pasteur de Madagascar et l’Académie Nationale Malgache depuis un siècle

Auteurs
RASOLOFONIRINA N.
Journal
Archives de l'Institut Pasteur de Madagascar
Date de publication
2002

Cette année, l’Académie Nationale des Arts, des Lettres et des Sciences, plus communément désignée sous l’appellation d’Académie Nationale Malgache (ANM), célèbre le centenaire de sa création.
A cette occasion, le Directeur et le Personnel de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) saluent cette société savante, soeur cadette de l’IPM, et lui adressent leurs cordiales félicitations.

Le redoutable privilège de relater les liens qui unissent l’IPM et l’ANM me revient. Privilège d’autant plus redoutable car l’auteur qui m’a précédé dans cet exercice a été le Docteur Césaire Rabenoro, Président aujourd’hui décédé de l’ANM, qui a prononcé un discours introductif sur “Un siècle de relations entre l’Académie Nationale et l’Institut Pasteur de Madagascar” [1] au cours de la séance spéciale que l’ANM a organisée à l’occasion de la célébration du
centenaire de l’IPM.

Je suis sensible à cet honneur et ne le briserai pas sur les rochers, ni le laisserai emporter par le fil de l’eau; bien au contraire, je l’assumerai de mon mieux possible, car la parole autorisée fait dresser la tête; dérobée, elle fait courber le dos, elle fait honte.

Mais dans la tradition malgache, je dois toutefois m’excuser avant de m’exprimer (j’emploie à dessein la tournure m’excuser car miala tsiny signifie littéralement enlever les torts éventuels – tsiny – afin de ne pas encourir des reproches). Je m’excuse non seulement pour les imperfections de mon texte mais surtout des plumes plus agiles auraient été mieux placées pour l’écrire.
Le tsiny étant comme le chiendent des champs ne mérite que d’être arraché. Je conjure donc le tsiny avant d’entrer dans le vif du sujet.

On dit que le Peuple malgache fait partie de ces peuples qui avancent en regardant en arrière. Mais qui ne le fait pas ? Il est habituel dans la plupart des civilisations de célébrer les fêtes religieuses et séculières, car l’analyse des événements du passé permet de mieux cerner le futur.

La vie de l’IPM et celle de l’ANM ne peuvent pas être séparées de l’histoire de Madagascar. Il faut tenir compte de l’histoire de l’enseignement pratiqué, car l’existence d’une Académie présume d’un certain niveau intellectuel. Il en est de même de l’histoire de la médecine du pays, car la création d’un Institut Pasteur suppose la présence d’hôpitaux et de médecins.

Ces thèmes seront développés selon la chronologie suivante :
– le temps de la royauté;
– la conquête de Madagascar par les Français;
– la période coloniale;
– l’ère post-coloniale;
– l’ère contemporaine [2].