Conférence IPM par Pr Antoine Gessain – jeudi 17 novembre à 15h00

« La Variole du Singe ou Monkeypox, une nouvelle émergence virale d’origine africaine»

Le virus de la variole du singe (ou Monkeypox-MPXV) a été isolé pour la première fois en 1958 lors de deux épidémies d’une maladie éruptive cutanée ressemblant cliniquement à la variole dans une colonie de singes macaques. Le premier cas humain de MPX a été diagnostiqué en 1970, au Zaïre (actuellement République Démocratique du Congo -RDC) chez un garçon de neuf mois. Le MPX est resté principalement une maladie africaine, avec des cas sporadiques diagnostiqués dans les zones forestières d’Afrique centrale ou occidentale et de petites épidémies principalement en RDC. En mai 2022, de nombreux cas de MPX ont été identifiés en Europe, principalement chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ce fut le début d’une épidémie importante (plus de 80 000 cas notifiés actuellement) d’une nouvelle forme clinique et épidémiologique de cette maladie, différente de celle observée en Afrique.

Le virus MPX, un virus enveloppé, à ADN double brin de grande taille, appartient au genre Orthopoxvirus. La vaccination contre la variole protège généralement contre le MPX. Depuis l’arrêt de la vaccination contre la variole en 1980, l’immunité collective n’a cessé de décliner. Ce phénomène est l’un des facteurs favorisant l’émergence du MPX. Il existe deux principaux clades génétiques, avec des génomes différant de moins de 1%, le premier endémique en Afrique Centrale et le second en Afrique de l’Ouest. Les séquences du génome MPXV de l’épidémie actuelle de 2022 proviennent du clade ouest-africain (lignée B.1 du clade 2B ou 3).

Le MPX est une zoonose selvatique, mais son réservoir animal reste inconnu. Diverses espèces de rongeurs (écureuils et rats) de la forêt tropicale humide d’Afrique centrale et occidentale sont de bons candidats.

Nous décrirons ici : 1) les aspects cliniques et épidémiologiques de la forme africaine classique de MPX et 2) les caractéristiques de la nouvelle forme apparue dans le contexte de l’épidémie actuelle.

Cette épidémie nous rappelle que l’émergence virale est un phénomène permanent sans frontières et souvent imprévisible dans sa nature, sa cible et son ampleur. Cela illustre comment une maladie affectant une région du monde peut fortement impacter des zones non endémiques, ciblant différentes populations, avec de nouvelles présentations cliniques. Afin de contrecarrer la poursuite de cette épidémie de MPX, tant dans les zones endémiques africaines classiques que dans les régions nouvellement touchées, les priorités sont claires : a) la sensibilisation, l’information et l’éducation des populations, en particulier les groupes à risque pour prévenir l’infection et réduire sa transmission et la propagation, b) le développement de tests de détection rapides et sensibles du MPXV pour améliorer le diagnostic et par conséquent la prévention, et c) l’évaluation de l’efficacité des traitements, des vaccins et des stratégies de vaccination existants, mais aussi des efforts pour les mettre à la disposition de toutes les personnes infectées quels que soient les populations et groupes touchés et les régions géographiques.

La conférence peut être suivie sur zoom. A noter que le nombre de personnes pouvant se connecter sur zoom est limité à 100. Pour joindre la conférence sur zoom, veuillez suivre le lien ci-dessous :

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