Institut Pasteur de Madagascar

Diversité et distribution géographique des Hantavirus à Madagascar et dans l’Océan Indien

Contexte et justification

Chez l’homme, l’infection par les hantavirus peut provoquer des maladies graves (fièvre hémorragique à syndrome rénal – FHSR). Des études sur les hantavirus chez des micromammifères sauvages de Madagascar ont pu mettre en évidence un nouveau variant génétique du virus Thailand (THAIV) rencontré en Asie du sud-est et nommé Anjozorobe virus (ANJOV) (Reynes JM et al. Vector Borne Zoonotic Dis, 2014).

Objectifs

Les objectifs du projet consistent à :

Dans le cadre du projet d’étude sur les zoonoses (cf. fiche Viro-ZORA 2015 et fiche Peste-PRIZM), des prélèvements de sang d’un échantillon représentatif de la population malagasy (1 680 individus), ainsi que des organes obtenus à partir de micromammifères capturés ont été utilisés pour des analyses sérologiques et moléculaires afin de détecter la circulation des hantavirus chez le réservoir animal et chez l’homme. Des analyses phylogénétiques à partir des virus détectés à Madagascar ont été réalisées.

Résultats et discussion

A ce jour, 1 279 organes de rongeurs ont été testés. Pour l’ensemble de Madagascar, nous avons trouvé une prévalence de 8,8% (113/1279). Nous avons détecté la circulation d’Hantavirus sur presque l’ensemble des sites échantillonnés à l’exception de deux zones (Belo/Tsiribihina et Ambovombe). Les premières analyses phylogénétiques montrent l’existence de clusters de virus répartis par zones géographiques qui pourrait s’expliquer par des dynamiques des populations réservoirs particulières. Des analyses plus fines sont nécessaires pour l’analyse des dynamiques des populations virales à Madagascar.

Concernant le volet humain, les sérums provenant des 1 680 individus ont été testés pour la recherche d’IgG par ELISA en utilisant des antigènes des hantavirus Dobrava et Hantaan qui infectent les rongeurs de la sous-famille des Murinae, comme c’est le cas pour le virus Anjozorobe découvert à Madagascar. Nous avons pu observer une séroprévalence de 1,7% parmi la population humaine. Des analyses additionnelles sont en cours en utilisant des antigènes recombinants du virus Thailand (même espèce que Anjozorobe) produits dans la levure, afin de confirmer ces premières observations.

Nos résultats vont dans le sens d’une distribution large des hantavirus à Madagascar. Les mécanismes d’introductions restent encore à élucider. A partir des résultats biologiques obtenus par l’évaluation de la séroprévalence, l’évaluation des facteurs de risques associés à l’infection par les hantavirus chez l’homme a été menée.

Impact

Une cartographie de la répartition des hantavirus chez les petits mammifères terrestres, dans les différents écosystèmes de Madagascar a été réalisée. L’analyse chez l’homme permettra, entre autres, de cibler les prochaines études de surveillance et de recherche sur ces pathogènes.

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