Conférence

Conférence de l’Institut Pasteur de Madagascar : jeudi 26 janvier à 15h00

Ecology of urban leptospirosis: a study in Cotonou, Benin

Bien qu’encore incomplètement documentée, notamment en Afrique, on estime que la leptospirose affecte un million et tue 90 000 personnes dans le monde chaque année. Cette zoonose est due à une lignée pathogène de bactéries spirochètes du genre Leptospira : elles se multiplient dans les tubules rénaux des réservoirs – essentiellement des mammifères – qui les excrètent dans le milieu extérieur où l’homme se contamine à la suite d’un contact avec de l’eau ou des sols humides ainsi souillés.

La leptospirose a longtemps été associée principalement aux grandes cultures irriguées, aux cultures maraîchères, aux activités d’élevage, aux inondations, à certaines catégories socio-professionnelles (ex. travailleurs dans les abattoirs ou les égouts) ainsi qu’aux activités nautiques. Cependant, depuis plusieurs années, une attention particulière est portée aux habitats urbains où la leptospirose semble fréquente, notamment dans les quartiers précaires et insalubres où les habitants cohabitent parfois en étroite promiscuité avec les rongeurs et le bétail. Malheureusement, les données concernant les villes africaines sont extrêmement parcellaires.

Afin de pallier ce gap de connaissances, nous nous sommes intéressés à l’écologie de la leptospirose dans le sud du Bénin, région côtière d’Afrique occidentale où l’urbanisation est galopante et l’eau omniprésente. En particulier, pendant deux ans, nous y avons exploré la présence du pathogène chez les rongeurs, le bétail et dans les eaux de trois sites observatoires urbains de Cotonou, la capitale économique béninoise. Nos résultats indiquent que la bactérie circule abondamment à la fois chez le bétail et chez les rongeurs domestiques, et montre une diversité génotypique étonnamment élevée à une échelle si réduite. De plus, sa présence dans les mares fraîches de début de saison des pluies conforte l’hypothèse d’un risque important de contamination humaine, ce qui semble par ailleurs confirmé par les rares résultats préliminaires obtenus chez l’homme. Enfin, nos quelques prospections dans d’autres villes du sud Bénin et nos analyses hydrochimiques des eaux contaminées par les leptospires indiquent que le risque associé pourrait être étendu dans cette partie du continent africain.

La conférence peut être suivie par visioconférence.

Le nombre de personnes pouvant se connecter est limité à 100.

Lien Zoom : https://us06web.zoom.us/j/96921290979?pwd=ZHNMQkpLVWxJWUdFaUZTc05TUE9ldz09

ID de réunion : 969 2129 0979

Code secret : 286353