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Projet RISE

Projet RISE : Une formation sur le Système d’Information Géographique (SIG) appliqué à l’épidémiologie et aux activités opérationnelles

La formation « Système d’Information Géographique (SIG) appliqué à l’épidémiologie et aux activités opérationnelles » s’est déroulée à l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) du 31 juillet au 4 août 2023. Quinze personnels de santé ont été formés à l’utilisation des outils SIG. Cette formation a été très demandée avec 124 candidatures reçues ; 90% provenant des professionnels du Ministère de la Santé Publique de Madagascar. Le but est d’aider les participants dans leurs activités opérationnelles, de surveillance des différentes maladies ou dans d’autres thématiques liées à la santé dans le pays. Cette formation, organisée par l’IPM en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique entre dans le cadre du Projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance et Evaluation), financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID).

Un Système d’Information Géographique (SIG) est un outil qui permet l’acquisition, le stockage, la mise à jour, l’intégration, l’analyse spatiale, la visualisation et la restitution de données numériques géoréférencées, c’est-à-dire localisées dans l’espace par leurs coordonnées géographiques. Les SIG facilitent la représentation, l’analyse et la caractérisation de la composante spatiale des phénomènes de santé. Concrètement, cela signifie qu’ils permettent de cartographier l’incidence et la prévalence d’une maladie (comme le paludisme, la tuberculose, etc.), les zones à risque, de comprendre et d’estimer sa diffusion ou encore d’en décrire son voisinage afin de rechercher des facteurs de risques. Les SIG sont donc très utiles en épidémiologie et dans l’aide à la prise de décision en santé publique dans les pays comme Madagascar, comme l’explique Dr Fanjasoa RAKOTOMANANA, chercheur de l’Unité d’Epidémiologie et de Recherche Clinique de l’IPM et aussi responsable de la formation : « Madagascar étant un pays à faible revenu, les actions visant à améliorer la santé publique doivent être ciblées et priorisées pour mieux gérer les ressources. La localisation d’un phénomène de santé est un des éléments importants pour mieux le décrire.  Elle implique une technique qui doit être maîtrisée par les acteurs en santé afin d’orienter les actions de prévention ou de riposte en matière de lutte contre les maladies.  Le SIG est un outil performant pour traiter des données à références spatiales. La cartographie constitue ainsi un moyen pour communiquer sur un contexte d’épidémie, sur la surveillance, ou toutes autres activités opérationnelles en vue d’une prise de décision dans le domaine de la santé ».

Sur les 15 candidats retenus pour participer à la formation, 11 proviennent du Ministère de la Santé Publique, 2 sont internes qualifiants en santé publique et 2 chercheurs de l’IPMDurant les 5 jours de formation, les participants ont appris à considérer la dimension spatiale et temporelle des phénomènes de santé à travers des représentations cartographiques et à maîtriser les fonctions de base d’un SIG (intégration des données à références spatiales, manipulation de ces données, analyse spatiale et édition de cartes thématiques). Sur le long terme, cette formation va permettre de renforcer les capacités en cartographie et évaluation des risques sanitaires chez les personnels de santé publique nationaux. Dorénavant, Ils seront capables de réaliser des cartes et des analyses impliquant des données à référence spatiale. Un point très important à souligner est qu’Ils seront suivis durant 6 mois par les formateurs (par téléphone, email ou en ligne), suivant leurs demandes afin de poursuivre leur accompagnement.

Dr RAZAKARIVONY Gazela Meva, responsable suivi évaluation des performances au sein de la Direction Générale des Maladies Préventives a bénéficié de cette formation : « En tant qu’agent de santé, je suis frappé par l’importance cruciale du système d’Information géographique dans notre domaine. Le SIG révèle des corrélations entre les données de santé et les localités, permettant une planification précise des ressources, la prévention ciblée des maladies et une réponse rapide aux épidémies », affirme-t-elle.

 Exemple de cartes réalisées grâce aux SIG :