Entomo-G4-RMT Etude des déterminants de la « Residual Malaria Transmission »

Contexte et justification

La lutte contre le paludisme a connu ces 10 dernières années des résultats spectaculaires et, de plus en plus on parle de pré-élimination ou d’élimination. Ces résultats résultent d’une forte action dans la lutte antivectorielle (moustiquaires imprégnées (MILD), pulvérisations intradomiciliaire (PID)) et d’une meilleure prise en charge des cas (ACT, TDR…). Cependant, dans presque tous les pays où les MILD ont été implantées, des modifications profondes ont été notées chez les vecteurs : augmentation de la résistance aux insecticides, déviation trophique, forte tendance à l’exophagie, modification de l’agressivité et le changement des heures de piqûres (piqûre pendant le jour). Ces phénomènes contribuent très probablement au maintien de la transmission du paludisme malgré les mesures de contrôle des vecteurs. Aujourd’hui, il est largement admis que la transmission résiduelle de paludisme (RMT) constitue un frein à l’éradication du paludisme et doit faire l’objet d’une attention particulière pour une lutte antivectorielle efficace.

Objectifs

L’objectif de cette étude est d’analyser les facteurs environnementaux et génétiques qui sous-tendent le comportement atypique des moustiques.

Méthodes

Cette étude a lieu dans le district de Marovoay. Des captures de moustiques sur homme ont été faites dans les maisons de jour comme de nuit entre 15h et 09h du matin. Des captures supplémentaires ont été aussi réalisées dans les lieux de rassemblement comme les églises et les mosquées.

Résultats et discussion

Des séries de modifications ont été observées chez les populations anophéliennes juste après la mise en place de moustiquaires imprégnées allant d’une tendance à l’exophagie (Figure 1), de la diminution du taux de parturité en passant par les changements des heures de piqûres. Après mise en place des MILD, les moustiques ont tendance à piquer beaucoup plus tôt, pendant que populations  sont encore en activités. Les captures effectuées au niveau des églises et mosquées montrent que ces endroits constituent un lieu de risque supplémentaire pour la transmission du paludisme. Ces résultats doivent être pris en compte pour améliorer la lutte antivectorielle afin de réduire considérablement la transmission du paludisme.

Figure 1 : Comportement des moustiques avant et après mise en place des moustiquaires imprégnées.

Impact

Ces résultats observés pour la première fois à Madagascar vont avoir un impact réel dans les stratégies de lutte antivectorielle actuelles et futures. Ils constituent une véritable baseline aux décideurs sur le choix de la lutte antivectorielle à mettre en œuvre.