Publication

Situation épidémiologique actuelle des bilharzioses dans la plaine d’Antananarivo

Auteurs
Ravaoalimalala VE, Ramaniraka VL, Rabarijaona LP, Ravoniarimbinina P, Migliani R
Journal
Archives de l'Institut Pasteur de Madagascar
Volume
68
Issue
1
Date de publication
2002

Depuis les années 1950, la région d’Antananarivo est la moins connue en matière de bilharziose. En 1994, avant la mise en place du Projet d’Aménagement de la Plaine d’Antananarivo, des enquêtes épidémiologiques ont été réalisées en milieu scolaire pour évaluer la situation épidémiologique de la bilharziose intestinale. Les résultats des examens de selles par la méthode de Kato-Katz ont montré que 4,3% des 6 169 élèves tirés au sort et examinés étaient porteurs d’oeufs de Schistosoma mansoni. Les quatre villages les plus infestés sont situés le long de la rivière Mamba.

La recherche de Schistosoma haematobium par la méthode de filtration a été négative. En 1999, après la réalisation du Projet d’Aménagement de la Plaine d’Antananarivo, une étude a été menée dans les mêmes écoles primaires publiques (EPP) afin d’étudier l’évolution de l’endémicité bilharzienne.

L’étude a porté sur 5 222 élèves de 5 à 15 ans selon une méthodologie identique à l’enquête de 1994. Le sex-ratio garçon/fille est égal à 1,4/1. La prévalence globale de la bilharziose intestinale est de 1,8%. Les prévalences les plus élevées sont celle de l’EPP d’Antanandrano (23,3%) qui se trouve près de la rivière Mamba, au Nord de la capitale et celle de l’EPP d’Ambohitsoa (16,3%) situé près du lac de Mahazoarivo. Entre 1995 et 1999, la prévalence a significativement diminué (p<10-1).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette diminution : l’éducation sanitaire, l’absence des conditions favorables au développement des mollusques hôte-intermédiaires et l’urbanisation. Par ailleurs, une forte prévalence de l’ascaridiose (79%) et de la trichocéphalose (67%) a été observée. 4,3% des élèves sont porteurs d’oeufs de Taenia sp.
La bilharziose est à un niveau hypoendémique dans la plaine d’Antananarivo. La stratégie de lutte contre cette maladie doit s’orienter en priorité sur un programme d’Information-Education-Communication ciblant la population scolaire.