Tuberculose

Surveillance de la résistance aux antituberculeux à Madagascar de 2012 à 2017

La tuberculose est une maladie infectieuse causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis. Elle se transmet par voie aérienne et se manifeste par une toux persistante parfois sanguinolente accompagnée de fièvre, d’une perte de poids et d’appétit. La tuberculose est diagnostiquée au laboratoire par la microscopie, le test moléculaire GeneXpert® ou l’isolement de la bactérie sur un milieu de culture spécifique. A Madagascar,  environ 37000 personnes ont été diagnostiquées d’une tuberculose en 2019 (OMS, 2021). La tuberculose est traitée par la prise de quatre antibiotiques combinés (rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol). Lorsque le patient présente une résistance à au moins la rifampicine et l’isoniazide, la tuberculose est dite multirésistante.

La tuberculose multirésistante (TB-MR) reste un problème de santé publique mondial. A Madagascar, de 2012 à 2017, sur 11643 patients identifiés comme étant à risque de TB-MR dans les centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose (CDT), seulement 2391 ont pu bénéficier des tests de détection de la multirésistance aux antituberculeux réalisés au Centre National de Référence des Mycobactéries (CNRM) à l’Institut Pasteur de Madagascar, dans le cadre du programme de surveillance et de prise en charge de la TB-MR par le Programme National de Lutte contre la tuberculose du Ministère de la Santé Publique de Madagascar (PNLT). L’analyse de ces données de surveillance a permis de déduire le taux annuel de TB-MR chez les personnes ayant déjà été traitées d’une tuberculose qui est resté stable, entre 3,9% en 2013 et 4,4% en 20171.  Ce programme de surveillance du PNLT a progressé, avec une augmentation du nombre de CDT  référant les patients à risque et le nombre de centres sanitaires collaborateurs participant au programme de surveillance (de 37 en 2013 à 101 en 2017), ce qui a entraîné une augmentation du nombre des personnes référées au CNRM au cours de ces 5 années. Cependant, seulement 7% des personnes à risque de développer une multirésistance ont eu un test de détection de la TB-MR. Cette étude montre par ailleurs que, bien que les patients traités pour une TB-MR aient été pris en charge correctement, il faut améliorer la couverture du diagnostic de la TB-MR et faciliter l’acheminement des échantillons au CNRM.

1Multidrug-resistant tuberculosis surveillance and cascade of care in Madagascar : a five-year (2012-2017) retrospective study

Auteurs : Knoblauch AM, Grandjean Lapierre S, Randriamanana D, Raherison MS, Rakotoson A, Raholijaona BS, Ravaoarimanga M, Ravololonandriana PE, Rabodoarivelo MS, Ratsirahonana O, Rakotomanana F, Razafindranaivo T, Rasolofo V, Rakotosamimanana N.

Journal : BMC Med. 2020 Jun 30;18(1):173

Lien vers l’article : https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12916-020-01626-6