Communiqués de presse
Journée mondiale de lutte contre la tuberculose : Réduire la durée du traitement des multi-résistances à Madagascar
Suite à la collaboration entre le Ministère de la Santé Publique, le Centre National de Référence des Mycobactéries (CNRM) à l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) et les partenaires techniques et financiers du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), le traitement contre la tuberculose multirésistante pourrait être réduit de 9 mois au lieu de 18. Un projet de mise en place de ce traitement court est actuellement mené par le PNLT.
La multirésistance à la tuberculose ou TB-MR –définie par la résistance aux deux antituberculeux majeurs – l’isoniazide et la rifampicine – constitue l’un des grands défis dans la lutte contre la tuberculose dans le monde. Les patients les plus à risque sont ceux qui ont déjà reçu le traitement antituberculeux tels que les patients en échec de traitement, ceux qui souffrent de tuberculose chronique, ceux en rechute après avoir achevé le traitement, ceux qui n’ont pas achevé leur traitement jusqu’au bout ainsi que les personnes en contact avec un malade TB-MR. A Madagascar, l’incidence de la tuberculose avoisine les 235 pour 100 000 habitants selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour éviter les multirésistances au traitement antituberculeux, l’OMS a lancé la stratégie DOTS ou « Directly Observed Treatment Short-Course » qui consiste en un diagnostic et une prise en charge sous observation médicale, et des suivis médicaux étroits et réguliers de tous les patients. En cas de tuberculose multirésistante, l’urgence est de prendre en charge la personne affectée pour éviter les risques de propagation et le décès du patient.
A travers les centres de référence pour la prise en charge des patients TB-MR, le PNLT du Ministère de la Santé Publique(MINSANP) assure la prise en charge et le suivi des traitements des patients. En appui technique aux autorités de santé, le CNRM à l’IPM assure la confirmation du diagnostic et le suivi bactériologique des patients sous traitement de TB-MR par des tests moléculaires et des tests de sensibilité aux antituberculeux. Le CNRM à l’IPM effectue également les études d’évaluation des nouveaux outils de diagnostic de la tuberculose et de la résistance aux antituberculeux.
L’analyse et l’exploitation de données provenant du MINSANP par l’intermédiaire du PNLT, du CNRM à l’IPM et des partenaires techniques et financiers du PNLT (dont l’OMS et l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires) ont contribué à la décision du pays sur la réduction de la durée du traitement de la TB-MR. Celle-ci aura comme avantages : une amélioration de la prise en charge des patients à TB-MR avec un taux de succès plus élevé que le régime long, et une réduction des risques d’interruption et de non-adhérence au traitement, qui pourraient entrainer l’apparition de tuberculose ultrarésistante (TB –XDR).